« J’ai pas envie de grandir, je veux pas devenir une grande. Le monde des grands, ça me fait peur, ils font trop de choses tout le temps, et puis ils sont toujours pressés, même qu’ils me voient pas, ils m’écoutent pas.
Alors c’est pour ça que moi, je préfère me cacher dans mon monde secret que j’ai inventé. Comme ça, je peux rester une petite fille pour toute la vie.»
De l’imaginaire de cet enfant naîtra un personnage, un ami qui l’invite à un jeu de dialogues dansés servant de prétexte pour l’aider à sortir petit à petit de son cocon douillet, à ouvrir les yeux, à se construire et découvrir le monde tel qu’il est. Grandir, c’est justement différencier le vrai du faux, comprendre ce qui nous entoure. C’est aussi savoir renoncer, laisser quelque chose derrière soi pour ouvrir d’autres portes, d’autres chemins.
«Pour de faux» est un voyage initiatique, ludique et poétique, jeu de danses et de corps, d’images multiples, noyant la perception de ce qui est vrai ou pas.
«Nourris de l’expérience de «Quand il fait beau, il pleut des bulles» nous désirions à nouveau nous adresser au jeune public.
C’est en toute cohérence avec notre démarche de croisements des champs artistiques que la motivation de ce projet est née : Confronter la danse au monde de la marionnette.
Un danseur, une marionnette, deux personnages. Le premier est réel, fait de sang et de chair, corps organique, le second est inventé, assemblage de matières, corps qui prend vie. Il représente à la fois l’inerte et le vivant, le vrai et le faux. Comment trouver l’articulation possible entre ces deux entités, l’une incarnée, l’autre imaginaire ?
Le face à face corps humain - corps marionnette interroge la frontière entre le réel et l’imaginaire. Les confronter, les fondre, les confondre, le duo est un va et vient entre ce qui existe et ce qui est imaginé, entre ce qui est de l’ordre du possible et de l’improbable.»
Karine Le Bris et Fadil Kasri
